Selon une enquête américaine menée par la National Association for Business Economics auprès de plus de 200 économistes, 72 % des personnes interrogées s’attendent à ce qu’une récession frappe les États-Unis d’ici la fin de 2021. La dernière grande récession qui a duré de décembre 2007 à juin 2009 a notamment causé une augmentation des licenciements et un plongeon énorme du marché boursier. Et dans la même perspective, la prochaine aura probablement des effets similaires.
Certes, personne ne saurait prédire avec certitude si la prochaine récession se produira au cours des deux, cinq ou dix prochaines années. Mais dans la dynamique de l’évolution des marchés boursiers, les krachs et récessions font partie de l’ordre normal des choses. Il n’est donc jamais trop tôt pour s’y préparer. Savoir ce qu’il ne faut pas faire pendant une période de ralentissement économique, vous permettra d’assurer votre stabilité financière en tout temps. Cela dit, voici les erreurs à absolument éviter pour un portefeuille qui ne craint pas la crise.
Vendre dans un élan de panique
À moins que tu n’aies besoin de cet argent urgemment, il est généralement trop tard pour vendre dès l’instant où le marché affiche des contre-performances importantes. Cependant, étant un investisseur indépendant, tu as le luxe de la patience. Cela contraste fortement avec les institutions (entreprises) qui sont obligées de vendre de manière agressive parce qu’elles ne peuvent pas se permettre des pertes à court terme si elles veulent attirer de nouveaux capitaux. L’investisseur indépendant que tu es n’a pas à s’inquiéter de cela ; et encore moins lorsque ton portefeuille est composé d’actions qui versent des dividendes.
Si les investisseurs sont généralement assez sûrs des actions qu’ils souhaitent intégrer à leurs portefeuilles, ils le sont beaucoup moins quand il s’agit de vendre. La vérité est que beaucoup ignorent quand vendre et même s’il faut vendre un titre donné. Une récente étude américaine portant sur le sujet a d’ailleurs mis en évidence le fait que les investisseurs réalistes sous-performent souvent en matière de vente. L’une des raisons étant que les ventes ont fréquemment lieu pendant les moments de crise ou de panique en raison de la peur de manquer une bonne opportunité de se retirer (plus connue sous l’appellation FOMO).
Le marché boursier va probablement plonger pendant une récession. Mais en dépit des chiffres et des graphiques alarmistes, il faut savoir garder son calme. Même pour l’investisseur qui ne vise que les dividendes et dont les positions se font généralement sur le long terme, il faut savoir se défaire de certains titres qui ne pourront plus remonter la pente. Mais toute sortie doit être convenablement mûrie et servir un objectif de valorisation du portefeuille. Malgré la baisse des chiffres, il faut toujours garder son calme au lieu de vendre rapidement. De plus, le dividende va considérablement atténuer la perte en capital subie par le portefeuille. Perte qui ne sera effective qu’à partir du moment où l’action a été vendue.
Stopper ses investissements
Investir alors que le marché s’effondre ; une idée contre-intuitive, à la limite saugrenue n’est-ce pas ? Pour quelle raison voudrais-tu risquer l’argent durement gagné alors même que tout le monde court se mettre à l’abri ?
Si tu n’as jamais vécu une période de récession en tant qu’investisseur, c’est tout à fait normal que l’idée d’investir dans de pareilles circonstances ne t’emballe pas trop. Mais crois-moi, thésauriser ton argent à cet instant peut être une erreur que tu finiras par regretter plus tard.
En fait, lorsque le marché va mal, tout ce que l’investisseur lambda voit ce sont des chiffres et des graphiques indiquant une décroissance. Sauf qu’il ne s’agit que d’une tendance globale. Il y a de nombreuses entreprises qui maintiennent leur capacité de production et de croissance économique alors même que le cours de l’action a chuté en bourse. Du coup, les dividendes continuent d’être payés indépendamment de la situation économique globale. On peut notamment citer en exemple le cas fameux des dividendes aristocrates. En définitive, avec de telles entreprises, les périodes de récession se présentent comme des opportunités incroyables d’augmenter sa participation au capital de l’entreprise et donc percevoir encore plus de dividendes.
Il faut garder à l’esprit que l’excès de prudence n’est pas forcément une vertu sur les marchés boursiers. Cela pourrait te faire passer à côté de “la magie des rendements composés”, qui sont quand même un booster incroyable pour la croissance d’un portefeuille.
Ne pas disposer d’un fonds d’urgence suffisamment important
Je disais plus haut que l’investisseur indépendant a le luxe de la patience. Il peut se permettre d’attendre durant les périodes de récession. Mais encore faudrait-il avoir les moyens de mener une telle politique attentiste. Si la totalité ou une bonne partie de ton style de vie dépend directement de tes rentes, tu pourrais avoir beaucoup de mal à garder le cap. Certes, les entreprises ayant une longue histoire de paiement de dividendes aux actionnaires, font tout pour maintenir les versements malgré la crise. Mais à moins que ton portefeuille ne soit exclusivement constitué d’actions de ce type, il est fort probable que tu ressentes les effets de crise. Soit à travers une diminution des dividendes versés, soit à travers leur suspension temporaire.
La plupart des experts des marchés boursiers et conseillers financiers recommandent aux investisseurs indépendants de se constituer une réserve de trois à six mois de frais de subsistance pour les cas d’urgence.
Ce qui te permettra de sauvegarder ton portefeuille durant une récession, c’est ta capacité à maintenir tes dépenses ordinaires indépendamment de ton capital investi en bourse. Il ne faut donc pas se contenter de suivre la règle des trois ou six mois. Il faut aller au-delà et anticiper sur le temps qu’il faudrait pour trouver un nouveau travail, par exemple si la crise devrait toucher ton secteur d’activité. Bien qu’on se soit mis d’accord sur le fait de se montrer patient lorsque le marché sombre, la nécessité peut t’obliger à liquider ton portefeuille et ainsi t’empêcher de continuer à toucher de généreux dividendes.
Se créer des dépenses fixes supplémentaires
Les dépenses fixes sont celles qui ne changent pas beaucoup d’un mois à l’autre. Elles comprennent généralement des éléments comme l’hypothèque ou le loyer, les remboursements de crédit auto et les primes d’assurance. En revanche, les dépenses discrétionnaires sont plus flexibles. Elles sont constituées d’éléments tels que les vacances, les abonnements aux divertissements et les repas au restaurant.
La flexibilité est toujours utile, et cette affirmation est particulièrement vraie en période de récession. En fonction du contrôle que tu es en mesure d’exercer sur tes dépenses, il te sera plus ou moins facile de rester à flot, d’atteindre tes objectifs et d’éviter des sacrifices malheureux en temps de crise.
En maintenant tes charges fixes au niveau le plus bas possible, tu auras plus d’aisance à faire des économies. Lesquelles économies pourront te permettre plus tard de maintenir ton style de vie tout au long de la récession. Il faut également éviter d’emprunter de l’argent sur la base d’une prévision de reprise, car celle-ci pourrait se produire plus lentement que ce à quoi on s’attendait.
Quoi faire pour se protéger contre les replis du marché ?
C’est une chose de savoir ce qu’il ne faut pas faire en tant qu’investisseur. C’en est une autre de savoir ce qu’il faut faire. Il est essentiel que chaque investisseur :
- Établisse ou revoie ses objectifs de placement, en s’assurant qu’ils sont appropriés ;
- Répartisse adéquatement l’actif au moyen de fonds bien diversifiés ;
- Contrôle les coûts.
Garder la tête froide et s’imposer une discipline sur le long terme.
Chacune de ces étapes fait partie intégrante d’un bon plan de placement. Et il est nécessaire de savoir les mettre en place pour profiter des éventuels avantages à long terme de ce plan.
Tout bon investisseur doit savoir rajuster périodiquement ses placements pour qu’ils soient en adéquation avec sa philosophie d’investissement ou sa feuille de route.
Réorganiser sa répartition cible, ou opérer un rééquilibrage, peut sembler facile, mais souvent, cet exercice s’avère difficile sur le plan psychologique. En effet, il n’est pas simple de vendre les actifs qui vous ont procuré les meilleurs rendements et d’acheter des actifs qui ont moins bien fait.
En période de repli des marchés, le rééquilibrage peut vouloir dire investir dans des actifs qui ont perdu de la valeur. Cela peut sembler contre-intuitif certes, mais garder le cap ou augmenter son exposition à un actif en baisse peut constituer la mesure économique rationnelle à adopter dans nombre de cas.
Penser à long terme
Investir est une activité de longue haleine qui sert surtout la poursuite d’objectifs à long terme. Vanguard ne prévoit que des gains modestes pour la période de dix ans qui a commencé au quatrième trimestre de 2019. D’après les estimations de leurs experts, un portefeuille diversifié composé à 60 % d’actions et à 40 % d’obligations mondiales, devrait produire des rendements annualisés de l’ordre de 3,5 % à 6,3 %. Les analystes s’attendent à des gains à long terme malgré le « risque élevé » d’un important repli des actions en cours de route. Mais pour maximiser vos chances de tirer parti du potentiel de croissance à long terme du marché, vous devez continuer d’investir intelligemment, même en période difficile. C’est la raison pour laquelle, je t’invite à rejoindre le Club Dividendes pour sécuriser tes placements boursiers et assurer dès maintenant plus de 5 % de rendement net.
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