« Money for Nothing »… Il ne s’agit pas seulement du titre d’une chanson des années 80 chantée par Dire Straits. C’est également la sensation éprouvée par de nombreux investisseurs chaque fois qu’ils reçoivent un dividende. Tout ce qu’il faut faire, c’est acheter des actions dans la ou les bonnes entreprises et dès lors, profiter de rentes régulières avec pour seul effort, de la patience et un léger suivi. Présenté comme ça, l’achat d’actions en bourse est sans aucun doute la façon la plus excitante d’investir.
Mais au-delà de l’aspect revenu passif, le paiement et la réception de dividendes ont plusieurs implications que l’investisseur occasionnel peut ne pas connaître. J’ai donc décidé d’expliquer ici certaines implications du paiement de dividende.
Comment fonctionnent les dividendes des actions ?
Avant tout propos, faisons un bref rappel de ce qu’est un dividende. Le dividende est un outil grâce auquel, une entreprise distribue à ses actionnaires une certaine partie de la richesse créée par ses activités. Le paiement se fait généralement en espèces, mais il peut également prendre d’autres formes. Il se fait sur une base périodique qui peut être annuelle, semestrielle ou le plus souvent trimestrielle sur le marché américain par exemple. Aux yeux du public, le dividende est un moyen d’apprécier la performance ainsi que la pérennité d’une entreprise. C’est l’une des raisons pour lesquelles, ce sont généralement les entreprises déjà bien établies qui paient des dividendes.
Conséquence sur le cours
Quand une entreprise paie des dividendes, cela se répercute immédiatement sur le cours de son action et les divers éléments qui y sont liés. À la date ex-dividende, le cours de l’action subit une diminution à hauteur du montant du dividende payé. Dans la plupart des cas, cette diminution passe inaperçue au milieu de tous les mouvements de hausse et de baisse qu’on peut observer au niveau du titre en une journée. Mais cette baisse est plus notable aux dates de détachement des gros dividendes.
En d’autres termes, on peut plus facilement se rendre compte de la diminution du cours de l’action lorsque ce sont de très gros dividendes qui sont versés. On peut notamment citer en exemple, le paiement de 3 $ effectué par Microsoft à l’automne 2004, qui a fait passer le cours de son action de 29,97 $ à 27,34 $.
La raison de cet ajustement, c´est que le montant versé en dividende n’appartient plus à la société. Et comme ce montant participe également à la détermination du cours de l’action, cela se traduit par une réduction de la capitalisation boursière de la société. Tous les investisseurs qui achètent des actions après la date ex-dividende, n’ont plus de droit au dividende, donc la bourse ajuste le prix à la baisse pour refléter ce fait.
Il peut également arriver que le prix d’achat au niveau des ordres à cours limité subisse le même ajustement sur certains marchés. On entend ici par ordre à cours limité, l’ensemble des outils permettant l’achat systématique d’une action dès que son cours baisse en dessous d’un certain seuil. Ce sont donc des ordres d’achat placés à l’avant et qui s’exécutent automatiquement dès que les conditions sont réunies; une chute de cours dans le cas d’espèce.
Étant donné que la baisse du cours d’une action suite au paiement de dividende peut déclencher l’exécution d’un ordre à cours limité, la bourse peut également prendre l’initiative de réaliser des ajustements à ce niveau-là. L’investisseur est ainsi protégé d’une exécution inopportune et cela, même si son courtier n’autorise pas les modifications de limites sur des ordres placés à l’avant. Notez cependant que ce type d’ajustement n’est pas effectué sur tous les marchés. Par exemple, les bourses américaines le font, mais pas la Bourse de Toronto.
En revanche, les prix des options d’achat d’actions ne sont généralement pas ajustés pour les dividendes ordinaires payés en espèces, sauf si le montant du dividende équivaut à 10 % ou plus de la valeur sous-jacente de l’action.
Tous ces détails peuvent être assez difficiles à suivre. C’est la raison pour laquelle, je vous invite à rejoindre le Club Dividendes pour commencer à être aiguillés par un passionné et générer des revenus passifs ou de la “money for nothing”.
Quelles conséquences pour les entreprises ?
Les paiements de dividendes, qu’ils soient en espèces ou en actions, réduisent les bénéfices de l’entreprise du montant total du dividende. Dans le cas d’un dividende en espèces, l’argent est transféré sur un compte de passif appelé dividendes à payer. Cette responsabilité est supprimée lorsque la société effectue le paiement à la date de paiement du dividende, généralement quelques semaines après la date ex-dividende. Par exemple, si le dividende était de 0,025 $ par action et que 100 millions d’actions sont en circulation, les bénéfices de l’entreprise seront réduits de 2,5 millions de dollars. Et bien entendu, cet argent finira dans les poches des actionnaires.
Dans le cas d’un dividende en actions, le montant retiré des bénéfices est ajouté au compte de capitaux propres et de nouvelles actions sont distribuées aux actionnaires. La valeur nominale de chaque action ne change pas. Par exemple, pour un dividende en actions de 10 % où la valeur nominale est de 25 cents par action et que 100 millions d’actions sont en circulation, les bénéfices seront réduits de 2,5 millions de dollars, et le compte de capitaux propres verra son total d’actions ordinaires augmenté de ce montant (soit 110 millions d’actions désormais).
Imposition dividende : quelles implications pour les investisseurs
Selon les pays, la législation en vigueur concernant la fiscalité des dividendes diffère. Par exemple sur le marché américain, les dividendes en espèces (forme de dividende la plus courante) sont imposés au taux normal ou à un taux réduit de 5 % ou 15 % pour les investisseurs américains. Cela ne s’applique qu’aux dividendes payés en dehors d’un compte fiscalement avantageux comme un IRA.
La ligne de démarcation entre le taux d’imposition normal et le taux réduit correspond à la durée de détention du titre. Dans le cas de l’IRS, pour bénéficier du taux réduit, un investisseur doit avoir été propriétaire de l’action pendant 60 jours consécutifs dans une fenêtre de 121 jours centrés sur la date ex-dividende. Autrement dit, 60 jours avant ou après la date ex-dividende. Notez cependant que la date d’achat ne compte pas dans le total des 60 jours.
En France par contre, les dividendes que vous percevez peuvent être imposés de 2 différentes façons :
- au versement du dividende, une imposition aux prélèvements sociaux et non libératoire est effectuée à hauteur de 21 %
- ensuite, il y a l’impôt sur le revenu l’année suivante. A ce niveau-là, le dividende n’est imposé que sur 60 % de son montant brut en raison d’un abattement de 40 %. (Il doit cependant être mentionné sur l’imprimé 2042).
Petite précision, selon la réglementation française, le dividende ne subit pas une double imposition. Les 21 % prélevés au paiement du dividende sont en réalité une avance au profit du Trésor Public. Ils sont imputés sous forme de crédit d’impôt pour le compte de l’impôt à payer l’année suivante.
Versement des dividendes : les gains en capital
Parfois, en particulier dans le cas de la distribution des dividendes particulièrement importants, une partie du dividende est déclarée par la société comme un remboursement de capital. Dans ce cas, au lieu d’être imposé au moment de la distribution, le remboursement du capital est utilisé pour réduire la base de l’action. Cela permet un gain en capital plus important à l’avenir, en partant du principe que le prix de vente sera supérieur à la base.
Par exemple, si vous achetez des actions avec une base de 10 $ chacune et que vous obtenez un dividende spécial de 1 $, dont 50 cents de remboursement de capital, le dividende imposable sera de 50 cents. La nouvelle base est de 9,50 $ et vous paierez un impôt sur les gains en capital que sur les 50 cents lorsque vous vendrez vos actions dans le futur.
Il y a cependant une situation où le remboursement du capital est imposé immédiatement. Cela se produit si le remboursement du capital réduit la base en dessous de 0 $. Par exemple, si la base est de 2,50 $ et que vous recevez 4 $ en remboursement de capital, votre nouvelle base serait de 0 $ et vous seriez redevable d’un impôt sur les gains en capital de 1,50 $.
Conclusion
En tant qu’investisseur, on pourrait facilement et en toute légitimité considérer le dividende comme de la easy money. Toutefois, les implications entourant le paiement et la réception de dividendes peuvent conduire à des tracasseries administratives à la fois pour l’entreprise que pour l’investisseur. Si vous réinvestissez vos dividendes par le biais d’un plan de réinvestissement des dividendes (PRID) ou équivalent, la paperasserie et le suivi peuvent devenir assez fastidieux. Rien n’est totalement gratuit en ce monde. Comme pour tous les autres aspects de l’investissement, des enregistrements précis sont importants. C’est votre devoir de vous assurer de ce suivi. Vous pourriez vous servir d’une feuille de calcul ou d’un outil similaire pour suivre ces détails. Mais pour éviter tout tracas, rejoignez simplement le Club Dividendes pour construire votre portefeuille et profiter de généreux dividendes en toute facilité.
Si vous avez une question, n’hésitez pas à me contacter personnellement.
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